Violence à Port au Prince

(actualisé le ) par Gérard

Violence à Port au Prince. Deux meurtres qui nous touchent.
Le grand banditisme est toujours présent à Port au Prince : les voleurs, mais c’est une tendance mondiale, n’hésite plus à tirer, tuer des passants pour leur voler un peu d’argent .
Ce sont des gens, en général , bien renseignés : ils ont des guetteurs dans les banques, qui envoient pas SMS des informations sur les clients qui retirent des sommes importantes, à leurs complices en moto de l’extérieur.
Il n’y a pas une banque, à Port au Prince où ailleurs, où l’on peut retirer de l’argent en toute discrétion. Ce sont des guichets où toute la file des gens qui attendent peut voir la caissière compter l’argent.
Casqués, il est bien difficile alors d’obtenir des indices, mais ces attaques se passent souvent en pleine rue, devant les passants, avec des armes. Peu se font prendre, d’autant que la police a peu de moyens.
C’est la cousine de notre plus proche collaborateur et son mari qui en ont été cette fois les deux victimes.
Ils sont allés à la banque, au centre ville de Port au Prince, pour sortir une somme d’argent avoisinant les 4000 € pour un paiement. C’est alors qu’on surgi les bandits, à la sortie de la banque. L’un est resté sur la moto tandis que l’autre tentait d’arracher le porte document que tenait la femme. Les bandits bien renseignés savaient la somme exacte qu’il y avait dans le sac, ils ont dit « Donne moi tes 40000 dollars » (haïtiens)
La jeune femme a résisté et refusé, le bandit n’a alors pas hésité à la cribler de 8 balles, et a aussi tiré sur son mari qui tentait d’intervenir. Tous deux sont morts ce 8 février 2014. Pour 4000 €.
Beaucoup de gens doivent retirer de l’argent liquide des banques, car de nombreux artisans ou entrepreneurs n’acceptent pas d’autres moyens de paiement. Ce sont des sommes non déclarées. Cela comporte un gros risque.
Ce drame nous touche car il concerne une fois de plus une personne qui a déjà dans le passé subi des violences Son enfant avait été enlevé deux fois au temps où les enlèvements étaient courants en Haïti. Il faut en permanence être prudent quand on vit dans ce pays.
Nous avions imaginé de faire un concours photo pour les enfants de Verrettes, mais il faudrait confier un appareil à un enfant, et c’est aussi le risque qu’il soit attaqué pour le délester de l’appareil. (même si pour nous il n’a pas une valeur énorme). C’est un petit problème que nous n’imaginons pas en France.
Pour le cas des deux personnes assassinées en février, il y a peu de chances de trouver les coupables, et les témoins ne sont pas pressés de se faire connaître, vu les risques.