Une semaine en Haïti N° 1629 Mercredi 20 déc 2023

(actualisé le )

Les gangs tiennent 80 de la capitale...et de nombreuses villes de province ne sont pas épargnées par la violence. Des territoires ruraux sont aussi contrôlés, et les routes principales, barrées, ne sont plus utilisables en sécurité : il faut payer les gangs pour passer, avec le risque de se faire tuer.

Les gangs sont incomparablement mieux armés que la police...

Tueries, incendies de maisons, viols et kidnappings se succèdent alors que les réfugiés de ces lieux de guerre s’entassent dans des écoles, gymnases, ou se retrouvent tout simplement dans la rue sans rien et sans ressources.
Plus rien ni personne ne semble capable d’arrêter la chute du pays vers la violence et l’anarchie.
Une intervention internationale se fait attendre, sachant bien les risques de se mettre dans ce bourbier où il faudrait chasser des gangs très bien armés, mètre par mètre, dans des lieux très mal accessibles et très peuplés...où les dommages pour la population seraient très importants.
Pourtant, y a-t-il une autre voie ? Personne n’imagine qu’une négociation avec les gangs soit possible. Personne ne se risque à espérer une action efficace des autorités, qui n’en ont pas les moyens...et peut-être pas la volonté. Des élections sont inimaginables dans un tel contexte, n’ayant déjà guère de chances de pouvoir être organisées en temps normal...depuis des décennies, aucune élection vraiment transparente n’a eu lieu.
Toute l’économie du pays en est affectée, mais aussi toute une population en est traumatisée, même celles et ceux qui ne sont pas touchés directement...
L’avenir des enfants de ce pays est impacté. La malnutrition, le manque de soins, les retards dans la scolarité...la peur, le danger d’être enrôlé de force dans les gangs.
Et tout cela dans un silence presque assourdissant des médias...qui ont, nous le savons, d’autres sujets d’actualité tout aussi dramatiques à traiter.
Mais cela fait maintenant plus de quatre ans que cette situation dure et ne cesse de s’aggraver.
Cependant, nos écoles sont ouvertes contre vents et marées, et malgré les risques.
Ci-dessous la dernière image envoyée le 23 Décembre. Les enfants font une petite fête de Noël. fera-t-elle oublier tous ces malheurs ?

Cliquez sur le logo "Word" puis sur "Photo Michel Jeanthyl" C’est le directeur de l’école.

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