Haïti. Difficulté des hôpitaux devant la pandémie.

par Gérard

Beaucoup de familles haïtiennes, sans moyens, subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie. Les restrictions de déplacements et de regroupement ne peuvent être respectées car il y va d’un problème se survie alimentaire. La situation va donc logiquement s’aggraver. Les infrastructures ne permettent pas de faire face avec efficacité.
Voici, évoqués par le Nouvelliste" les difficulté d’un hôpital à Gonaïves. (artibinite)

Le nouvelliste. Haïti.
Au moment où l’épidémie s’aggrave en Haïti, avec plus de 1800 cas déclarés (mais de très nombreux malades cachent leur maladie), les hôpitaux essaient tant bien que mal, de faire face. Dans le département de l’Artibonite, le cas de l’Hôpital « La Providence » à Gonaïves est représentatif d’une situation grave..

Dans le Haut-Artibonite, les cas de contamination à la Covid-19 sont en hausse. Selon les dernières statistiques, 25 personnes y sont testées positives. Faute de moyens adéquats, au point de quarantaine géré par l’Hôpital La Providence des Gonaïves (HPG), aucun de ces malades n’est admis. Certains ont même échappé au contrôle des autorités compétentes.
Le personnel qualifié est disponible, a fait savoir le Dr Excène Joseph, directeur médical de l’HPG. En dépit des difficultés de toutes sortes, a-t-il indiqué, ces professionnels s’efforcent d’accompagner les patients. Selon lui, pendant les premiers mois de la crise, sans matériels de protection, les prises en charge ont été faites grâce aux dons de certains particuliers.
Impossible de gérer les détresses respiratoires
Le Dr Joseph indique que le point de quarantaine n’a pas la capacité de gérer les cas de détresse respiratoire. Les deux derniers patients qui y ont été admis n’ont pas survécu. L’Hôpital La Providence n’a pas non plus une unité de soins intensifs pouvant accompagner les concernés, a regretté le médecin. En moyenne, le centre reçoit 5 à 10 cas suspects par jour, selon les registres.
En raison d’un problème d’ordre structurel, aucun malade n’est encore admis au point d’isolement de niveau 1, a déclaré M. Joseph. Selon ses précisions, douze des vingt-cinq malades sont placés en quarantaine à domicile. Les autres ont échappé à leur contrôle. « Nous ne pouvons pas les retrouver. Ils nous avaient donné de fausses informations », a expliqué le médecin, appelant les citoyens à prendre des précautions.
Les failles de sécurité inquiètent
Les faiblesses des dispositifs de sécurité inquiètent le directeur médical de l’HPG. Il dit craindre qu’une crise d’autorité n’envenime la crise sanitaire. Plusieurs patients, a-t-il confié, ont déjà trompé la vigilance des agents. D’autres se sont enfuis avec le soutien de leurs proches armés. « Les difficultés que nous confrontons au point de quarantaine sont tristes », s’est désolé Excène Joseph. Des agents de sécurité armés, dit-il, sont actuellement postés dans la cour.
Des besoins à satisfaire
De l’avis du Dr Excène Joseph, le point de quarantaine a besoin des équipements de protection pour le personnel, des lits additionnels pour le point d’isolement et des rations alimentaires. Le médecin souligne également le carburant pour la génératrice qui consomme 10 gallons/heure et l’adduction d’eau. Le problème d’oxygène est en partie résolu, s’est-il réjoui,.
En ce moment de crise, l’hôpital n’a aucune ambulance disponible. M. Joseph appelle à l’activation du réseau ambulancier de l’Artibonite qui est dysfonctionnel depuis plusieurs mois. Les techniciens observent une grève pour exiger de meilleures conditions de travail. « Nous souhaitons que les concernés redoublent d’efforts », a-t-il lancé.
L’unique point de quarantaine du Haut-Artibonite a une capacité d’accueil de 14 à 16 patients. Le point d’isolement de niveau 1 peut recevoir cinquante personnes et le niveau 2 abrite vingt lits.
Vers l’équipement des hôpitaux
Le directeur sanitaire de l’Artibonite, Dr Marcel Chatelier, informe avoir reçu, jeudi 28 mai 2020, un premier stock d’équipements du ministère de la Santé publique. Il a cité, entre autres, des masques chirurgicaux, des lits, des matériels de protection individuelle et des gels hydro-alcooliques. D’après le Dr Chatelier, ce week-end, les établissements sanitaires impliqués dans la lutte contre le Covid-19 commenceront à recevoir leurs lots de matériels.