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(actualisé le ) par Gérard

Ce sont des mails que nous recevons de notre équipe sur place. Ils permettent de voir ce qu’est actuellement la situation des Haïtiens les plus pauvres. Ils ne cherchent pas à dramatiser. C’est la simple et triste réalité.
Nous n’avons eu que de toutes petites aides des particuliers. Pour ce qui est des organismes publics, ce sont les grosses associations qui en bénéficient. Nous comptons sur votre générosité pour faire face à toutes ces demandes.

Ce mail, c’est la vie quotidienne. Pas de couverture sociale. Toute une vie hypothéquée en cas de maladie, des situations sanitaires qui se dégradent donc très vite (soins dentaires, vue, etc. des demande comme celle-ci, il y en a tous les jours…

« Chère Annie,

Stalina est la grande sœur de Maxime et elle est entrain de souffrir, problème aux yeux et on lui prescrit des verres, donc je te prie de faire des démarches pour elle, Surtout elle est en classe d’examens d’État c’est-a-dire 9eme AF. Donc son cas nécessité sérieusement d’exécuter cette prescription pour éviter toute aggravation possible. Parmi les dernières photos, je t’avais envoyé sa prescription et elle aura besoin 10000 gourdes pour les avoir.
Elle commence à régresser en classe à cause de cela. »

Dans ce mail, Doc nous informe que le fleuve Artibonite, qui peut devenir très sauvage, a tout ravagé dans la plaine. Mais aussi, ce fleuve est capable de changer de lit. Il s’étale sur toute la plaine, emporte les cultures, les animaux, la terre et se trouve un autre lit. Tous les paysans qui étaient au bord de l’ancien lit, ou à la place du nouveau ont tout perdu : maison terre bétail…

« Oh c’était vraiment horrible parce que il y a des paysans qui perdent même leur terre pour certains demi carreau, certains d’autres 1,2,et même plus ou plus petit selon ce qu’ils possédaient aux bords ( abords ) du fleuve de l’Artibonite qui avait laissé son lit, ce changement de lit provoquait des dégât considérables.
D’où par conséquent ces genres de paysans sont plus victimes que beaucoup d’autres, car dans ce cas ils perdent aussi même leur terre. »

Dans ce mail, qui concerne nos paysans (fermes 4 et à Verrettes) on comprend que les taux d’intérêt sont très élevés, et on sait bien que si les paysans arrivent à rembourser, ils en auront pour des années. Sinon ils perdront leurs terres et se retrouveront dans les bidonvilles. D’autre part, seuls les paysans organisés comme les nôtres, peuvent emprunter auprès d’une banque. Les autres font appel aux usuriers qui font des taux qui approchent 100% !
Mr Gérard,

« Oh ooooooo, c’est vraiment accablant, et même décourageant en voyant et en regardant ce triste sort. À savoir le sort des paysans, tous leurs jardins sont dévastés y compris leurs animaux, vous aurez le privilège de voir ces photos lors de mon retour.
Moi, je comprends vraiment qu’ils ne peuvent pas rester à regarder parce qu’ ils sont en face de la vie ,ils doivent vivre et comme leur vie est attachée à la terre, à la culture, ils étaient obligés de faire un emprunt de 125000 gourdes pour 150000 gourdes (coup de poignard cela s’appelle chez nous )juste pour refaire leur vie.
Le mauvais temps est passé, en parlant de Matthiew, mais la pluie continue à tomber et maintenant ils sont en train de refaire leur vie grâce à ce emprunt.
Vous aurez la chance de voir quelques photos ( échantillons ) ils sont à peine redémarrés et ils reçoivent les 1000€ avec coeurs contents, oui ils sont contents et ils sont allés tout de suite absorber leur dette avec un montant de 68000 gourdes et ils leur restent 82000 gourdes à payer.
Cela se ressemble presque au cas de Job.
En attendant, ils sont accroupis dans la misère. »