L’arrivée des Espagnols
Photo Wikipedia. Christophe Colomb peint par le peintre Sebastiano Del Piombo.
Lorsqu’arrivent les premiers conquérants européens, les Antilles sont partagées entre les peuples amérindiens : toutes les grandes îles et leurs dépendances aux Arawaks (ou Taïnos), tout l’arc des petites Antilles à un autre peuple : les Caraïbes.
La société Taïnos au XVième siècle.
Les raisons des migrations Arawaks. Les Peuples Caraïbes. Les zones de cueillette et de chasse qui s’épuisaient, les courants favorables vers les grandes îles, n’étaient pas les seules raisons de l’expansion des Arawaks vers le nord. La plus probable raison est l’agression d’une autre peuplade : les Amérindiens " Caraïbes " . En effet, les peuplades Arawaks seront progressivement chassées par ces peuples guerriers qui, venus du continent, envahiront progressivement toutes les petites Antilles. " Ce qui pousse les Caraïbes, c’est l’agressivité des populations marginales à l’égard des populations semi-sédentarisées, à la fois plus hégémoniques et plus prospères. […] Il s’agit de raids brutaux, menés par des escouades de jeunes guerriers appliquant sans merci des tactiques militaires visant à l’annihilation pure et simple de ceux que l’on attaque. Massacrés, ces ennemis seront mangés, tandis que l’on s’empare de leurs femmes et de leurs enfants, qui seront par la suite intégrés à la société des vainqueurs. […] Plus tard, les fils de ces conquérants iront à leur tour un peu plus loin porter la guerre et la destruction, et avec elles, l’expansion caraïbe. " ( Haïti, " Paysage et Société. " A.M. D’Ans .)
La conquête espagnole - Le génocide
C’est donc avec une incroyable facilité qu’une " poignée " de conquérants espagnols, certes bien armés (arquebuses et fusils) et possédant des chevaux, s’empara de cette île. Haïti entrait soudain dans le cours effroyable de son histoire. Les causes de la vulnérabilité. La structure " verticale " de la hiérarchie (en détruisant la tête on détruisait toute l’organisation), la surprise, le manque de détermination des populations dont certains membres étaient déjà esclaves, les villages groupés, donc vulnérables, la naïveté des habitants, les voies de communication déjà tracées, les ressources (mines et agriculture) en furent la cause. Les causes de l’anéantissement Les conquérants ne furent pas toujours les premiers agresseurs, mais les batailles furent très meurtrières car les forces, bien que numériquement à l’avantage des indigènes, étaient disproportionnées, à causes des armes. Il y eut aussi la famine : les Taïnos furent rejetés par la conquête vers les terres non cultivables, plus élevées, plus froides, sans aucune ressource pour se nourrir, d’autant que l’introduction d’animaux domestiques (chevaux, vaches, cochons) laissés en liberté détruiront tout leur système, sophistiqué mais fragile, de culture intensive..
Mais avant tout sévirent les terribles ravages des épidémies : les Taïnos n’étaient pas immunisés contre les mocrobes qu’apportèrent les conquistadores. La mort précédait les conquérants aussi souvent qu’elle les suivait ! Ainsi, tous les premiers habitants de l’île furent-ils anéantis jusqu’au dernier (vers 1520) par les épidémies, tués dans les combats , les pillages, la répression, les atrocités, l’esclavage dans les mines d’or, ou la famine.
Mais avant tout sévirent les terribles ravages des épidémies : les Taïnos n’étaient pas immunisés contre les mocrobes qu’apportèrent les conquistadores. La mort précédait les conquérants aussi souvent qu’elle les suivait ! Ainsi, tous les premiers habitants de l’île furent-ils anéantis jusqu’au dernier (vers 1520) par les épidémies, tués dans les combats , les pillages, la répression, les atrocités, l’esclavage dans les mines d’or, ou la famine.
Après l’extermination des Amérindiens, le saccage de la terre.
Pour subvenir à leurs besoins, les Espagnols importèrent dans les terres nouvellement conquises des chevaux, puis des bovins, des porcs, des chèvres, des volailles ... Ils avaient besoin de chevaux, élevés sur place, pour les fournir aux armées lancées vers les autres îles et vers le continent sud Américain dans une frénétique recherche d’or. Ils avaient besoin des bovins pour le cuir, le suif (éclairage) et leur nourriture, pour éviter les importations trop coûteuses. Les cultures des indigènes exterminés furent bientôt complètement détruites, saccagées par ces animaux laissés en liberté, qui se multipliaient à une allure folle. Les colons n’avaient pas les moyens de pratiquer un élevage intensif, et leur but n’était pas la mise en valeur de l’île. Le fragile espace agricole qu’ils avaient trouvé à leur arrivée fut réduit à néant en quelques années. Vers 1540, nombreux étaient les propriétaires à posséder 15 000 à 25 000 têtes de bétail chacun ! Mais il fallait tuer ces animaux comme à la chasse ! Sans parler des chiens devenus sauvages qui se comptaient par milliers. Canne à sucre et esclavage au XVIième siècle. C’est alors que, l’usage du sucre se généralisant en Europe, on se mit à la culture, en grandes propriétés, de la canne à sucre. La transformation de la canne en sucre nécessitait des propriétés situées près des centres d’exportations (les ports), près des grandes plaines riches et la construction de véritables petites usines de transformation. La main d’œuvre fut d’abord fournie par des Indiens que l’on alla capturer sur les autres îles, (Jamaïque, Cuba…) mais ceux-ci ne résistèrent pas mieux que leurs malheureux prédécesseurs de la grande île et furent décimés par dizaines de milliers.. On initia alors ce qui devait devenir l’un des plus grands génocides de l’histoire de l’humanité : l’esclavage des Africains. Les Espagnols délaissent Hispaniola. La culture de la canne ne connut pas une grande extension avec les Espagnols. Elle sera très vite concurrencée par celle du Brésil. Les Espagnols, attirés vers les nouvelles richesses du continent (Pérou, Equateur, Colombie) délaissèrent peu à peu Hispaniola, se retirant dans le sud Est, où ils fortifièrent des ports qui leur servaient de relais pour leurs explorations. Laissant tout le reste de l’île à la convoitise des Français et des Anglais, dont les pirates attaquaient régulièrement sur mer leurs bateaux chargés du butin des Amériques. L’île se dépeuple très vite. Il ne restera en 1650 que 5000 habitants.