En début avril, nous évoquions l’espoir de voir surgir de terre la nouvelle maison de Juanita. Finie la tente construite de bric et de broc…nous avions donné rendez-vous à la famille pour bientôt. Voilà quelques images d’un espoir qui de concrétise.
Il semble que les choses, prises en main par la famille, un maçon ami et les voisins avancent encore plus vite que prévu. Le travail a commencé fin avril, sous la supervision de docteur Ostene Joseph, notre coordinateur sur place, qui n’a pas ménagé ses efforts pour que le projet avance vite. Dans deux ou trois semaines au plus, la maison sera terminée. Tous les matériaux essentiels ont été achetés et sont déjà sur place : tôles galvanisées, bois des charpentes, et éléments pour l’infrastructure électrique. Nous espérons un raccordement avec ce quartier. Pour ce qui est de l’eau, il faudra récupérer l’eau de pluie dans une citerne. L’eau courante n’est pas prévue à Onaville ! Image 1 :emplacement des nouvelles toilettes.
Conclusion et perspectives.
Il s’agit ici aussi d’un petit projet pilote. Il nous aidera à savoir exactement ce qu’il est possible de faire, dans un lieu comme Onaville. Nous aurons les réflexions et les remarques des habitants et nous pourrons, en cas d’autre construction, en tenir compte. Le budget s’élèvera vraisemblablement à 2500 €, sans doute un peu plus que prévu, car Gérard, qui a fait le devis lors de son séjour avec le maître maçon, a oublié de transcrire un camion de sable et un camion de gravier.
Les constructions en dur sont le meilleur choix : le bois est importé, cher, peu durable dans cette gamme de prix.
La construction elle-même ne pose pas de problème, au contraire, elle fournit du travail à de nombreuses personnes, qui vivent désormais sur place et ne trouvent pas de travail. La construction résistera aux tempêtes et présente un meilleur confort dans la chaleur de la saison sèche.
Que rien n’ait été prévu pour qu’une population si nombreuse soit déplacée vers cette immense espace,(Onaville, Titanyen, Canaan ) sans véritable plan et sans préparation ni travaux d’infrastructure est une évidente erreur ; mais il faut tenir compte du contexte. Les camps au milieu de la métropole, Port-au-Prince, étaient insalubres, violents, et ne pouvaient durer. L’Etat haïtien n’a pas les moyens de financer toute la reconstruction.
Il faut aujourd’hui faire avec, malgré toutes les critiques. Il faut faire confiance aux nouveaux habitants pour convertir ce pis-aller en opportunité de recommencer une vie dans des conditions meilleures.
Après les premières conclusions sur ce projet pilote, nous envisagerons peut-être plusieurs autres constructions dans le même secteur, sur le même modèle…sans doute un peu amélioré. Il n’est pas facile de trouver des financements, car Haïti est un peu oublié désormais…l’émotion de la catastrophe a été émoussée par les trois ans passés. Une famille de 11 personnes est en attente, elle vit toujours sous la tente.
Voir son histoire ci-dessous. (Onaville 3)