Les Nouvelles d'Haïti - Les Manifestations pour Haïti - Chroniques

Mise à Jour : 17 /09 /2010

HAITI  - VICTIME DU TREMBLEMENT DE TERRE : ASHLEY  (11 ans) TEMOIGNE

 Je m' appelle Ashley  JEAN. J' ai la joie d' être capable de vous saluer, au nom de Dieu qui a tous les pouvoirs . Je vous remercie d' avoir organisé ce grand programme pour nous éduquer à aider ceux /celles qui sont dans le besoin.

Depuis cet événement , je puis vous dire que nous sommes dans un état déplorable parce que notre maison est écrasée . Nous n' avons pas de maison pour dormir . C' est chez un voisin que nous avons mis nos affaires, et nos habits .

La maison est tombée sur moi et ma maman qui est sortie avant moi . Une grande dalle de béton est tombée sur  elle . Tout le monde pensait que je ne serai pas sauvée. Mais quelqu'un  a réussi à me sauver . Grâce à lui je suis sortie vivante après une journée.
Ensuite maman m' a amenée à l' hôpital afin d' être soignée. Plein d' étrangers ont pris soin de nous  tous.

Nous savons que Dieu prend note de tout ce que nous faisons. Moi et toute la famille , nous vous remercions pour tout ce que vous faîtes pour nous  et nous prions beaucoup afin que vous puissiez continuer à aider les  plus démunis . En retour vous recevrez des bénédictions .

J' ai bien reçu ce que vous avez envoyé pour moi . Merci beaucoup . Que Dieu vous bénisse !!!

                                                                                              ASHLEY  JEAN  

                                                                                               Port au Prince  Haïti  août  2010

HAITI  UN PEUPLE MAINTENU EN OTAGE SOUS TENTES

                                                                                                                                                                 
         1 million de personnes sous tentes !

Une foule compacte vous  écrase par son impatience et son désir de trouver un travail qui lui permette de subsister et de s' abriter .Un million d' hommes, de femmes et d'enfants attendent depuis 9 mois que leur calvaire se termine. Après les dons désordonnés et parachutés venus de tous les pays et des très nombreuses ONG  ignorant  leur histoire et  leur langue, la majorité de ces personnes hébergées sous des tentes fragiles essaient de subsister dans des conditions insupportables.

Vraies et fausses victimes du séisme, venues de tous les coins du département, attendent du gouvernement Préval et de la Communauté Internationale, un abri, une maison solide ou bien une aide pour reconstruire leur maison ou appartement .Mais avant tout il faut déblayer.....mais avec quelles pelleteuses ?
La patience de ce peuple courageux qui a enduré tous les maux de la terre - dictatures, cyclones, inondations aux Gonaïves et ce tremblement de terre du 12 janvier qui a détruit
70% des infrastructures étatiques et religieuses de la capitale - dépasse tout ce que nous pourrions endurer dans nos sociétés modernes. Imaginons Paris ou Marseille démantelé de la majorité de ses Ministères , hôpitaux, universités et églises. Accepterions-nous de vivre sous une tente, au gré des intempéries et de manger des sandwichs durant des mois ? Quel gouvernement serait capable d' assumer une telle catastrophe? Certainement pas l' actuel !
Soyons réalistes, l'équipe de Préval,  Président actuel, n' a pas les moyens ni les capacités de faire face à une telle apocalypse, mais elle pourrait  manifester un peu plus son soutien aux innocentes victimes et accélérer les démarches auprès des pays amis qui ont promis une aide importante . Même L' ONU avec ses 12000 hommes et femmes, que fait-elle pour réconforter le peuple  et  assurer une vraie sécurité à l' intérieur des camps où les femmes et les enfants sont violentés  régulièrement ?

Durant mon séjour 2 jeunes filles ont été kidnappées et ont vécu l' enfer durant 8 jours .Un gang de 19 personnes, dont certains ex-policiers , étaient impliqués dans cette affaire  devenue trop courante dans ce pays . Par miracle les jeunes ont été sauvées, mais elles resteront traumatisées durant de longues années.

Pour revenir à cette situation politique, ne sommes-nous pas en présence d' une mise en tutelle cachée de la Communauté Internationale -USA, Europe, Canada - sous le leadership de Washington , pour empêcher les boat-people de venir  souiller les plages de Floride ou retrouver les horreurs des dictatures ?  Voir le «Moloch tropical » de Raoul Peck qui nous a fait revivre de manière passionnée et très réelle , les folies du pouvoir de  notre ancien président : JB Aristide.

ELECTIONS :

La tragi-comédie va se  poursuivre en octobre- novembre , avec les élections présidentielles et législatives . On a eu très peur avec la  candidature du rapeur Wyclef  remercié
par le Conseil Electoral très contesté par l' opposition de gauche. Seul Aléxis, ex- premier Ministre de Préval peut se prévaloir d' une certaine  notoriété, mais il n' a pas le soutien de l' équipe sortante.
Or , il semble évident que Préval a son dauphin : Jude Innocent.

Etant   donné que personne n'a réellement aucune popularité, ce sera , durant la campagne électorale, le délire démagogique pour la reconstruction du pays et le logement d' un million de personnes.....Le peuple haïtien n' est pas naïf. Sa conscience politique aiguisée grâce aux médias très présents dans la société, lui a  permis de vaincre les dictatures les plus sauvages des Duvalier, Namphy -Régala, Cédras et Aristide. Si vous prenez le temps de jaser, en créole, langue du peuple , vous serez surpris devant ses capacités d' analyse. Si vous leur demandez  quel est votre
candidat ? Réponse unanime : aucun !!!  Qui sera le Président en février 2011 ? Un zombie téléguidé par la Communauté Internationale...

LA DIASPORA : 3 millions de personnes ;

Fière de ses 2 milliards de $ envoyés chaque année aux familles dans le besoin ou aux mini-projets locaux , la diaspora exige une place dans la politique actuelle. Elle apporte 1/3 du budget nationnal au pays . Participer aux élections à tous les niveaux est une de ses revendications, présidentielles incluses. Mais la Constitution exige d' avoir vécu 5 ans  sur le territoire nationnal.

Autre proposition intéressante: créer une Banque Haïtienne de Développement qui serait dirigée par des citoyens honnêtes et compétents. Cette BHD servirait de relais pour les transferts de fonds – donc arrêter d' enrichir la Western Union -  venus de l' étranger et les dons spécifiques provenant des pays amis ou des ONG qui veulent soutenir le projet d'une Nouvelle Haïti  libérée de ses prédateurs et des voleurs de tous genres qui s' enrichissent d' une façon scandaleuse. Soutenir aussi les PME qui veulent procurer du travail aux millions de chômeurs de cette république maintenue sous perfusion.

Oui ces personnes existent dans la société civile et dans la diaspora. Il suffirait de rétablir un véritable dialogue entre les haïtiens du pays et de l' étranger. Par exemple à Montréal  et New York des milliers de professionnels sont prêts à soutenir et s'engager dans cette phase de développement.

Décentraliser à tous prix cette capitale fantôme qui étouffe ses enfants et ne leur offre aucun avenir . Comme les brésiliens, très présents en Haïti, ont choisi de construire une nouvelle capitiale Brasilia, pourquoi ne pas adopter Hinche ou Gonaïves comme nouveau centre vital  de cette nouvelle république ?

MONDE RURAL :

"Le pays en dehors"-Barthélémy- la paysannerie doit reprendre sa vraie place dans l' économie du pays: la première. Dans tous les financements internationnaux à venir on doit lui donner la priorité. Former les paysans et leur donner les moyens de produire tout ce qui permettra aux 8 ou 10 millions d' habitants de manger à leur faim. Développer le cheptel des campagnes, en particulier les vaches laitières et les laiteries comme le font  Vétérimed et Lètagogo, ONG haïtiennes qui sont de vraies pionnnières dans ce monde riche de créativité .

LANGUE CREOLE :

Une évidence pédagogique qui a été reprise par Paolo Freire dans les années 60 : tous les enfants doivent apprendre à lire et à écrire dans leur langue maternelle : le créole pour Haïti, langue parlée par 100% de la population . Ensuite les élèves du Primaire pourront apprendre le Français Langue Etrangère -FLE- comme l' avait proposé Bernard, ex-ministre de l' Education Nationale, à condition que les profs soient bien formés à ces techniques.
                          
Si la France et le gouvernement actuel veulent vraiment aider le peuple haïtien à sortir de l’analphabétinisme -70%- il doit former tous les profs  de français de la république  aux techniques du français langue étrangère. Ce serait l' un des moyens les plus opportuns pour payer la dette de l' indépendance, permettre aux étudiants de maîtriser une seconde langue et de se  présenter, au niveau universitaire, à tous les diplômes internationnaux.

Quand on connaît les méthodes archaïques utilisées actuellement  dans l' apprentissage du FLE, on reste ébahi devant les écrivains célèbres comme : Frankétienne, Dany Laferrière, Yanick Lahens, Ernst Trouillot, René  Dépestre et sa sublime " Hadriana dans tous mes rêves" sur la zombification  bien réelle aujourd' hui.

Le peuple haïtien ne croit pas aux élections, mais espère que la Communauté Interationale entendra son cri :"nou bouke" on n' en peut plus !!! Une nouvelle Haïti peut émerger si tout le monde le désire vraiment. Après avoir marginalisé ce peuple durant deux siècles, il est temps que nous prenions au sérieux cette situation insupportable. Du côté haïtien, il est temps que ces divergences entre résidents du pays et de la diaspora  soient résolues rapidement, avant les élections. .

                                                                              Père  René Soler , spiritain

                                                                             Marseille le 15 septembre  2010.

Bilan du séjour en Haïti - Mars / Avril 2010

Sommaire :

30 mars 2010 - Quelques nouvelles de G. Renard

Vous avez tous été très généreux après le terrible séisme qui a frappé Haïti ce 12 janvier 2010.
Vous êtes nombreux maintenant à vous demander : « et maintenant, que se passe-t’il ? »
Comment s’organise l’aide sur place ? Nombreux sont les parrains et marraines qui attendent des nouvelles de leurs filleuls et nous sommes tous impatients de recevoir un petit mot de leur part, de savoir dans quelles conditions ils vivent, ont-ils repris l’école ?

Monsieur RENARD, chargé des projets en Haïti, est parti le 6 mars et nous a envoyé une 1ère chronique que vous avez pu lire sur notre site. Il était alors en République Dominicaine pour effectuer diverses démarches et acheter de l’aide alimentaire pour Haïti.
Enfin, le 17 mars, il a rejoint sans encombre notre équipe à Port au Prince qui l’attendait avec toute l’impatience que vous devinez. Depuis cette date, nous avons bien sûr quelques nouvelles sporadiques par téléphone.

La situation à Port au Prince est très difficile. La plupart des gens sont dans des camps de fortune, sous des tentes et ceux-là sont privilégiés… car beaucoup d’autres personnes, des enfants dorment dans la rue, à même le sol, traumatisés. Ils manquent de tout, vivres, eau, sans parler de l’hygiène inexistante. Gérard nous dit : « Port au Prince est un champ de ruines où chacun essaie de survivre ».
Les déplacements sont longs, difficiles, dangereux et ce n’est pas aisé pour lui d’envoyer des courriels, ce que nous aurions bien sûr souhaité recevoir durant son séjour.
Leur emploi du temps est très chargé :

18 mars 2010 - chronique n°= 1

Début du voyage.

            J'aime bien le mot «chronique»: c'est un écrit qui relate les événements dans l'ordre du temps. ( Le mot vient de Chronos, bien sûr, qui veut dire temps en Grec). Mais mes souvenirs de prof me susurrent à l'oreille que les chroniqueurs, qui ne relataient d'ailleurs que les faits importants, avaient aussi pour but de glorifier les lignées de rois, nobles ou grands de l'église...et qu'à ce titre, la rédaction de ces chroniques était confiée à un lettré de confiance, qui se faisait un devoir d’embellir, de purifier et de sanctifier toutes les actions des personnages dont il relatait les exploits. Sous ce jour, « les chroniques ont aussi un rôle de propagande ou d’endoctrinement, car elles servent de livre d’heures aux membres de la cour et aux innombrables enfants de princes qui y sont élevés. Compte tenu de ce coté partial, leur lecture se fait de nos jours avec une certaine circonspection, et ce, d’autant  que certaines autorités royales ou pontificales ont parfois fait confectionner des faux pour soutenir leurs prétentions»...
Alors j'hésite un peu... le propos n'est pas de travestir la réalité, à la gloire du voyageur, ou de plaire à quiconque, mais de faire connaître jour après jour toutes les fortunes et infortunes d'une mission. Appelons donc ça des brèves si on veut.
D'autre part, je répugne un peu à dire « je ». Nous avons toujours formé une équipe, et chaque personne se fond dans le collectif. Ceux qui ont le plus de mérite sont les Haïtiens eux-mêmes qui ont vécu la misère avant le drame et en vivront durant de longues années les conséquences. Ensuite ce sont ceux qui depuis déjà de longues années donnent tant de leur temps et bien plus pour pouvoir trouver les fonds nécessaires à nos actions et à suivre leur réalisation. J'espère qu'elles sont et qu'elles seront de plus en plus efficaces et toujours au service des plus pauvres.

Donc je suis parti le 6 mars 2010.
 
En quittant Haïti, fin mai 2009, lors de mon dernier voyage, j'étais revenu relativement optimiste. Les récoltes avaient été plutôt bonnes, il n'y avait pas eu de cyclones, ce qui est rare, la sécurité s'améliorait sensiblement. De nombreux projets de l'ONU, des USA, d'Europe se mettaient en place, construction de routes, d' hôpitaux, etc. Pour des gens portés à l'optimisme, ce que nous sommes forcément, sinon il y a longtemps que nous aurions renoncé à toute velléité  de changer en quoi que ce soit la marche forcée du monde vers le chaos, vers l’ordre cynique des plus puissants, il y avait de quoi se réjouir raisonnablement. Bien sûr, à Haïti, ça n'avançait pas vite...bien sûr le gouvernement ne gouvernait pas beaucoup, les élus passaient toujours plus de temps à virer le premier Ministre qu'à faire leur travail et la corruption continuait à gangrener tout le système...et la coke à transiter allègrement par l'île...et les pauvres n'avaient guère l'espoir de voir un jour arriver jusqu'à eux ne serait-ce que les miettes de l'aide internationale.

Et voilà que la terre a décidé de pousser ce petit pa ys au fond du gouffre.

Je  ne connais ces instants, où tout a basculé vers la mort, que par des récits de ceux qui l'ont vécu et que le sort a bien voulu épargner. 16 heures cinquante, ce mardi 12 janvier. Beaucoup de gens déjà sortis des bureaux, beaucoup d'enfants déjà sortis des écoles, en quelque sorte, heureusement... Je les écoute. Ils en ont besoin. Ils  voudraient chasser de leur esprit l'horreur des ces instants, mais n'y parviennent pas vraiment. Ce sont les mêmes images qui reviennent. Je recopierai plus tard quelques-uns de ces récits, si je trouve des instants que le travail n'accapare pas.
Qu'en sera-t-il pour les enfants? Il faudra mettre en place avec des gens compétents, des séances ou des activités pour que petit à petit les cicatrices se referment. Les infirmières sont déjà au travail, une équipe médicale est allée à Verrettes où de nombreux réfugiés sont arrivés sans rien.

J'ai un emploi du temps chargé, d'autant que je perds beaucoup de temps en République Dominicaine pour acheter une voiture pour l'équipe haïtienne. Tout va lentement et quand on vous dit « demain », c'est toujours un jour de plus. La voiture d'Ostene, que nous avions aidé à la payer en 2002, est très vielle et devenue dangereuse, et de plus en plus elle nous coûte cher en réparations à chaque sortie. Les routes sont tellement mauvaises parfois qu'il est nécessaire de posséder un outil de travail efficace pour traverser le pays du nord au sud où nous avons des projets. Nous ne voulons pas tomber non plus dans certains travers...grosses 4x4 et villas avec piscine..., il n'y a pas de risque: c'est camping. Tout ça pour dire que j'achète à Saint Domingue une voiture d'occasion, condition nécessaire à un bon travail, efficace, en respectant la sécurité des personnes transportées.
La première chose que je vais faire est apporter un élan et des liens nouveaux dans l'équipe haïtienne. Il y a quelques tensions, nous désirons agrandir l'équipe, avec de nouvelles compétences et de nouvelles responsabilités, et les anciens ont un peu de mal à accepter. Dans les difficultés actuelles, c'est bien compréhensible. Les gens sont fatigués, ils ont vécu cette tragédie parfois dans leur chair et depuis deux mois n'ont quitté port au Prince que pour accompagner des réfugiés dans les autres villes. Ils ont des difficultés à trouver de la nourriture, de l'eau et vivent dehors pour la plupart. En cela, la nouvelle voiture fera du bien. Cela montrera à tous notre confiance et notre reconnaissance. Il y a aussi quelques ordinateurs portables qui serviront à la communication et à la formation. Les autres ne sont pas encore envoyés, nous avons eu peur de les perdre avec l'avion du Ministère via « Aviation sans frontières » qui est parti juste après le séisme. Dans les provinces non touchées, la vie continue et les suivants feront beaucoup de bien. J'ai un stock de pilules pour purifier l'eau, des lampes électriques à dynamo, des couvertures de survie, des médicaments etc..sans compter les nombreuses lettres et petits cadeaux pour les enfants.
J'ai plus de 100 kg de bagages auxquels je vais ajouter de la nourriture, achetée en République Dominicaine que je vais trouver chez un grossiste. Mais nous serons peut-être obligés de faire un voyage en camion. Beaucoup de gens manquent de tout. Par rapport aux besoins, c'est vraiment peu, mais nous faisons selon nos moyens. Les containers vont suivre puisque c'est de nouveau possible par mer. La voiture peut monter jusqu’à 2300 kg. Je vais la charger jusqu’à la gueule en espérant ne pas faire de mauvaises rencontres.
Pendant que je perdais mon temps en République Dominicaine à attendre les plaques définitives de la voiture, je suis allé accompagner Guy  un ami de Hong Kong qui est venu à Haïti la dernière fois avec moi, et qui y est retourné la semaine dernière pour acheter des tableaux, il voulait rencontrer un peintre qui étudie dans une école de peinture internationale, à la Romana, à une centaine de km de Saint Domingue. Cette école, très chère, se trouve à Casa de Campos, un complexe pour milliardaires, ultra fermé et protégé, comme il commence à y en avoir dans plusieurs pays du monde et en particulier aux USA. Ces milliardaires s’enferment dans ces villes surprotégées, avec des murs infranchissables, où ils habitent « hors du monde » entre eux. Il y a des jardins fleuris partout entretenus pas des dizaines de jardiniers, une grande piscine devant chaque maison, des voitures électriques à disposition et des gardes armés à chaque coin, des caméras partout…et des domestiques à revendre, triés sur le volet  Il faut une bonne heure pour rentrer, si on a un rendez-vous, fouille complète de la voiture, , on laisse le passeport à l’entrée et on le récupère à la sortie ! On croit deviner où se cache le pognon des paradis fiscaux, à l’abri du regard du commun des mortels.  C’est l’antithèse absolue de ce que nous voyons à Haïti. L’opulence obscène se cache et a peur.  De plus en plus, ce genre de cité se développe, reproduisant l’exemple américain.  Cette petite parenthèse édifiante, sur le chemin d’Haïti, alors que je reviens d’un second voyage  au supermarché pour remplir la voiture de nourriture de première nécessité pour les enfants qui souffrent à quelques centaines de km de là, et n’ont même pas un peu d’eau propre à boire… C’est notre monde qui va ainsi, et ceux qui ne rêvent pas de le changer ont vraiment le sommeil lourd.
Un petit avion brûlé sur l’autoroute qui va à La Romana ? On me raconte : l’avion a atterri sur l’autoroute, 5 énormes Jeeps ont servi à décharger la cargaison en 5 minutes et ont disparu. Ils ont ensuite mis le feu à l’avion. Vu la valeur de la cargaison, l’avion ne devait pas valoir cher !
A  Haïti, c’est bien plus facile : les petites pistes à la campagne ne manquent pas. Le monde désorganisé réjouit les trafiquants, tout le monde ne perd pas dans l’affaire.
Moi j’ai chargé du riz, du sucre, de l’huile, des galettes, du lait en poudre, des spaghettis, (avec des bouteilles de sauce !), des savons, et plusieurs autres marchandises de première nécessité qui se gardent sans frigo. Je n’ai pris ni margarine ni salami, qui vont se détériorer très vite avec la chaleur lourde qui est revenue. Il fait 35° en ce moment. C’est bien dommage. Il faudrait pouvoir distribuer le jour même et je ne sais pas ce qui va se passer à la douane.

 

                                                                                              Gérard Renard

 

 

N’envoyez par de dons en nature, c’est trop long à acheminer. Les dons en espèces peuvent parvenir à Haïti en quelques jours seulement.

(Fédération) Association Enfants-Soleil

Compte BP Rives de Paris 70190704015 Conflans Ste Honorine. 
Code établissement : 10207  Code guichet 00153  Clé RIB 22

Association Enfants-Soleil Bourgogne : BP Bourgogne Franche Comté. Dijon Eiffel 
Cpte : BP 42221243886 Dijon  Code établissement 10807  Code Guichet 00407  RIB 76

                                                                                                                     

Le Président
                                                                                                                      Christian Breban.

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