Une semaine en Haïti N° 1717 25 août 2025

par Gérard

Rien ne paraît changer. Les actes de violence se multiplient dans tout le pays.
Personne n’en parle, et le pays continue à vivre le cauchemar de la violence et de la faim.

La rentrée scolaire se fera dans l’incertitude et la peur.
Depuis des années, les enfants souffrent, ne peuvent suivre des études normales, ne peuvent manger à leur faim et se soigner.
Le contrôle de quartiers entiers du pays par des gangs ultraviolents est devenu la norme. Il faut bien pourtant que les gens travaillent et risquent leur vie pour nourrir leurs enfants. Les centaines de milliers de déplacés essaient de survivre. Toute la vie sociale et économique du pays est perturbée. Aucune entreprise, aucun bâtiment public, aucune école, aucun hôpital ne sont en sécurité...s’ils ne sont pas occupés par les bandits. Rien n’est épargné.

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« La réduction des jours de classe aura des conséquences sur l’avenir des élèves », alerte Wilfrid Gilles

L’éducateur Wilfrid Gilles a analysé l’impact de l’insécurité sur le système éducatif haïtien à l’émission Panel Magik le mercredi 27 août 2025. Comparant les calendriers scolaires des deux dernières années et la réalité sur le terrain, M. Gilles a tiré la sonnette d’alarme sur les jours de classe perdus par les élèves à cause de l’insécurité qui bat son plein dans le pays.
John Smith Justin
27 août
• Wilfrid Gilles a dit remarquer une diminution progressive du nombre d’heures de cours dans les écoles et du nombre de jours passés en salle de classe. Dans l’ancien calendrier scolaire, il était prévu 188 jours de classe et huit jours de congé répartis sur 940 heures d’enseignement-apprentissage pour le cycle fondamental et 1128 heures pour le nouveau secondaire. Cette année, la quantité de jours de classe est réduite à 186. L’éducateur dit constater cette tendance chaque année et qu’elle tend à se perpétuer à cause de l’insécurité. « Cela crée de la panique et remet en question le présent et l’avenir des élèves », a déploré Wilfrid Gilles, rappelant qu’au niveau international, la moyenne recommandée est de 200 jours de classe.
Citant un rapport de l’OCHA, M. Gilles rappelle que 1600 écoles dans la région métropolitaine ont dû fermer leurs portes à cause de la violence des gangs. La fermeture de ces écoles a affecté 243 000 élèves, ajoute-t-il, soulignant que parmi ces écoles, certaines ont été occupées par des gangs armés et d’autres par des déplacés internes. Cette situation a conduit à des abandons scolaires et contraint des enseignants d’écoles privées à quitter le système éducatif.
Malgré la publication d’un calendrier scolaire chaque année par le MENFP, la réalité sur le terrain montre tout autre chose puisque le calendrier n’est pas toujours respecté en raison des divers troubles politiques et sécuritaires. Ce qui rend difficile le calcul du nombre de jours de classe perdus par les élèves, a fait remarquer M. Gilles. Il a souligné que l’évaluation des élèves aux examens officiels est hypothéquée dans la mesure où ceux-ci n’ont pas pu suivre le nombre d’heures de cours requis et de jours de classe prévus dans le calendrier.

Par ailleurs, Wilfrid Gilles a fait remarquer que l’insécurité n’est pas la seule raison qui pousse certains élèves à abandonner l’école. Il a insisté sur l’apprentissage en salle de classe qui exige des professeurs qualifiés pour un meilleur rapport entre l’enseignant et l’apprenant. En ce sens, il plaide pour une formation initiale des enseignants en vue d’éviter ces abandons.
La rentrée scolaire pour l’année académique 2025-2026, qui devrait débuter normalement en septembre, a été fixée au 1er octobre par les autorités au MENFP. Le calendrier prévoit 186 jours de classe. Reste à suivre si le phénomène de l’insécurité ne va pas encore une fois paralyser les activités scolaires comme c’était le cas pour les années antérieures.

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