La situation dégénère

(actualisé le ) par Gérard

Cette dernière semaine a vu une aggravation de la situation et des pillages des entreprises, maisons privées et grandes ONG travaillant dans le pays.
Les Ambassades ferment les unes après les autres, les habitants tentent de fuir le pays.

Ce que nous relatons ici est rapporté par la presse, et la liste est bien loin d’être exhaustive. Ceux qui parlent d’élections ne sont pas réalistes. Les gangs font de plus en plus la loi, mais le désespoir des habitants les plus pauvres explique les nombreux pillages. La faim et la misère s’installent durablement.

Pillages. Image Le Nouvelliste

Nos écoles sont prêtes pour la rentée, nous avons assuré le financement des uniformes, les salaires des professeurs et du personnel, les réparations ont été faites, les cantines sont en état de marche, mais nous ne sommes pas en mesure de savoir si les enfants pourront s’y rendre. Même la capitale est en grande partie bloquée par des barricades et des zones de conflit.

Les scènes de pillage se sont poursuivies toute cette semaine dans plusieurs ville du pays à l’occasion de la quatrième journée consécutive de mobilisation contre la hausse des prix des produits pétroliers et visant à réclamer le départ du premier ministre Ariel Henry.

Aux Gonaïves, les locaux de la Brasserie de la Couronne, plusieurs établissements scolaires, l’Université publique de l’Artibonite (UPAG), des institutions catholiques et un entrepôt de la Digicel ont été pillés.

A Saint-Marc, plusieurs entreprises commerciales et institutions publiques ont été saccagées. Le bureau de l’ONA a été incendié totalement.

A Ouanaminthe, les locaux de l’Office national d’assurance vieillesse ont été attaqués également par des manifestants. Le bureau de l’organisation caritative service jésuite aux migrants a été également pillé.
Le directeur administratif de l’ONA, Pierre Motler Saint-Jacques, condamne les attaques perpétrées contre les bureaux régionaux de l’institution à Saint-Marc et à Ouanaminthe qui a été incendié totalement.

Plusieurs entreprises ont été pillées ce vendredi dans la ville des Cayes. Au moins deux blessés par balles ont été recensés.

A Port-au-Prince, la tension n’est pas redescendue au quatrième jour consécutif de la contestation contre l’augmentation des couts de l’essence. Les entreprises commerciales continuent d’être prises pour cibles par les manifestants qui ont gagné les rues de la capitale ce vendredi.

Les chefs de file de la contestation antigouvernementale à Petit-Goâve annonce une trêve ce week-end pour permettre à la population de se ravitailler. Néanmoins, les rues sont toujours barricadées.

Le Programme alimentaire mondiale des Nations Unies condamne le pillage de son entrepôt aux Gonaïves qui contenait 1 400 tonnes-métriques de nourriture et l’incendie des bureaux adjacents. « Cet incident est inacceptable », a déploré le directeur du PAM en Haïti, Jean Martin Bauer.

Le gouvernement dominicain a annoncé l’évacuation du personnel civil de son ambassade à Port-au-Prince après la fermeture de cette dernière et de ses consulats à travers le pays, hier jeudi, en raison des évènements qui se déroulent actuellement et l’insécurité.
Le président dominicain Luis Abinader a déclaré hier jeudi devant le Conseil permanent de l’OEA que la crise haïtienne constitue une menace pour la sécurité de son pays. Il a invité l’organisation hémisphérique à coordonner, avec l’ONU, la formation, l’entraînement et l’approvisionnement contrôlé de la Police nationale d’Haïti, selon le journal Diario Libre.

La Police Nationale d’Haïti annonce la suspension jusqu’à nouvel ordre des permis de port d’armes à cause du climat d’insécurité qui prévaut dans le pays. Cette décision entre dans le cadre de la mission de l’institution policière de protéger et de servir.
À cet effet, les compagnies de sécurité sont invitées à prendre des dispositions pour effectuer les relèves sur place, durant cette période.

Des manifestants en colère ont attaqué la résidence privée de l’ancienne sénatrice du centre, Edmonde Supplice Bauzile, à Thomassin 32, ce jeudi, confirment des sources concordantes. Selon les premiers éléments d’information, la maison a été saccagée puis pillée.
La présidente du parti Fusion des socio-démocrates haïtiens, alliée du pouvoir en place, pointe du doigt Nenel Cassy et Youri Latortue qui, selon elle, ont intimé l’ordre d’attaquer son domicile.

Préoccupée par rapport à la mobilisation de plus en plus violente contre la hausse des prix du carburant à la pompe et l’incapacité de l’équipe au pouvoir à résoudre la crise "la plateforme Bouclier" exige la démission du premier ministre Ariel Henry. Les responsables de cette structure proposent qu’un ministre du gouvernement assure l’intérim, le temps que les acteurs concernés se mettent d’accord sur la mise en place d’un exécutif bicéphale chargé de résoudre la crise et de réaliser les prochaines compétitions électorales.

Des manifestants en colère ont attaqué hier, les locaux de la Télévision Nationale d’Haïti. Ils ont emporté certains objets et incendiés des véhicules retrouvés sur les lieux. La police a fait usage du gaz lacrymogène pour repousser les manifestants et reprendre le contrôle de la situation.

La République dominicaine a fermé son ambassade en Haïti, ainsi que ses consulats en raison de la crise politique et sociale que traverse la nation haïtienne , rapporte le quotidien Listín Diario.

Assassinat dimanche de deux journalistes de médias en ligne à Cité Soleil par des gangs armés. Frantzen Charles et Tayson Latigue ont été exécutés selon leurs proches, les victimes se trouvaient dans la zone de Cité Soleil pour interroger les parents d’une écolière tuée par balle.
L’Association des médias en ligne condamne fermement l’assassinat des deux journalistes.
Le Premier ministre Ariel Henry se dit choqué par la nouvelle de l’assassinat des deux journalistes à Cité Soleil.
« Nous condamnons énergiquement cet acte barbare tout en adressant nos pensées émues à la famille des victimes et à leurs collègues a tweeté le Chef du Gouvernement. »

Les autorités de Cité Soleil confirment la mort par balle de l’écolière Christelle Delvas 17 ans samedi à Bois Neuf. La victime qui est admise en philo à l’École Becky Dewine a été tuée alors qu’elle accompagnait sa mère en vue de l’acquisition des fournitures scolaires.
L’ambassadeur Français en Haïti Fabrice Mauriès qualifie d’abjectes les violences à Cité Soleil et condamne fermement l’assassinat de l’adolescente Christelle Delvas. Ses assassins doivent le payer. La Police et la justice doivent prévaloir. Haïti le mérite a déclaré le diplomate français.

127 migrants haïtiens et 3 cubains ont été interceptés en mer dimanche près des Bahamas par les garde-côtes américains. Ces migrants ont été remis aux autorités bahaméennes selon la presse de ce pays. Beaucoup de Haïtiens tentent par tous les moyens de quitter le pays...mais le danger est grand et la misère les attend souvent dans les autres pays.
La rentrée scolaire, déjà retardée d’un mois, approche..le 2 octobre, Comment les enfants des quartiers où les fusillades sont quotidiennes, pourront-ils se rendre dans les établissement. ...dont certains ont été pillés ou incendiés ?

Voir en ligne : D’autre nouvelles. Un cyclone menace.

P.-S.

Source « Le Nouvelliste ». Attaque de commissariats et de la prison pour femmes au nord de la capitale.
Une attaque armée suivie de l’évasion d’un nombre incalculable de prisonnières a été signalée à la prison civile de Cabaret, communément appelée prison des femmes, jeudi 22 septembre 2022. Les faits, survenus en milieu de journée, ont été confirmés au Nouvelliste par le directeur de l’Administration pénitentiaire, l’inspecteur général Pierre René François. « Je confirme qu’il y a une situation très tendue à la prison civile de Cabaret. Nous avons perdu le contact avec le centre de détection », a-t-il confié au journal.
Plus loin, le numéro 1 de la DAP a souligné que les tentatives de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour reprendre le contrôle de la prison se sont heurtées à l’opposition de bandits armés. « Des bandits tirent en direction des policiers qui se rendent à la prison. On me rapporte que des policiers ont été touchés par balles », a-t-il indiqué sans plus de précision.
L’inspecteur général Pierre René François, lors de cet entretien avec le journal, ne pouvait pas donner d’autres détails. « Nous n’avons pas encore de données exactes sur ce qui s’est passé. Il nous faut d’abord reprendre le contrôle de ce centre carcéral », a-t-il déclaré.
Selon des informations obtenues par le journal, l’antenne de police de Titanyen, située non loin de la prison, a été attaquée par des malfrats.
Sur des vidéos circulant sur la toile, on a vu le corps d’un policier gisant dans son sang à l’intérieur de cette antenne de police. Deux autres vidéos montrent ce qui s’apparente à des détenues en train de s’enfuir et des bandits armés paradant sur la route nationale numéro 1, à Bon Repos, au nord de Port-au-Prince, non loin d’une nouvelle place forte des bandits, Canaan.
La construction de cette prison civile pour femmes a été financée par le Département d’État des États-Unis via le Bureau international des Affaires narcotiques et de l’application de la loi (BINL). Le coût de construction était de l’ordre de 8 millions de dollars. Ce complexe pénitentiaire moderne de deux étages est construit sur une superficie de 6144 m2. Il peut héberger entre 250 à 300 détenues.
Avant les événements de ce jeudi 22 septembre, plus de 280 détenues se trouvaient dans cette prison, a appris Le Nouvelliste.