Gary Victor

(actualisé le ) par Gérard

GARY VICTOR. Ecrivain haïtien.
Salon du livre. Le Breuil. ( Le creusot). 16 et 17 octobre 2010.

La fédération Enfants Soleil était présente à ce salon pour faire connaître la culture haïtienne, à travers la littérature, la peinture et l’artisanat. Parmi de nombreux écrivains
(Giuseppe Mungo, Laurent Seguin, Ahmed Kalouaz, Alain Nemo ,Moussa Konate, Anne Cuneo, Daniel Cattaneo, Tahar Bekri, Somanos Sar, Hélène Moreau, Emmanuel Mère, Mohamed Mallal, Corine Jamar, Louis Lagrost, Emmanuelle Ayrton , Simone Charnet-Munsc, Bernard Morot-Gaudry, Noël-Marcel Père, Hervé Charles ) on notait la présence remarquée de Gary Victor, l’écrivain le plus lu en Haïti, et sans doute l’un des plus populaires en France.

Une connaissance profonde du pays, de la culture, et de l’âme haïtienne, dans laquelle le vaudou est très présent, un regard lucide sur la société… Gary Victor a dans son œuvre, su créer un monde fascinant où l’imaginaire et le réel se mêle en un feu d’artifice créatif avec une écriture unique. Un bonheur !
Le stand Enfants-Soleil, avec Gary Victor.

Gary Victor. Oeuvres principales

Romans :
Clair de Manbo. Port-au-Prince : Deschamps, 1990 ; La Roque-d’Anthéron (France) : Vents d’Ailleurs, 2007.
Un octobre d’Élyaniz. Port-au-Prince : Imprimeur II, 1996.
La piste des sortilèges. Port-au-Prince : Deschamps, 1996 ; Châteauneuf-le-Rouge : Vents d’Ailleurs, 2002.
Le diable dans un thé à la citronnelle. Port-au-Prince : Imprimeur II, 1998.
À l’angle des rues parallèles. Port-au-Prince : Imprimeur II, 2000 ; Châteauneuf-le-Rouge : Vents d’Ailleurs, 2003.
Le cercle des époux fidèles. Port-au-Prince : Imprimeur II, 2002.
Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin. La Roque-d’Anthéron (France) : Vents d’Ailleurs, 2004.
Le diable dans un thé à la citronnelle. La Roque d’Anthéron : Vents d’Ailleurs, 2005.
Les cloches de la Brésilienne. La Roque d’Anthéron : Vents d’Ailleurs, 2006.
Nuit albinos (polar fantastique et sarcastique). Port-au-Prince : Deschamps, 2008.
Banal oubli. La Roque d’Anthéron : Vents d’Ailleurs, 2008.
Saison de porcs. Montréal : Mémoire d’encrier, 2009.
Le sang et la mer. La Roque d’Anthéron : Vents d’ailleurs, 2010.

Le débat autour de l’œuvre de Gary Victor, animé par Gérard Renard responsables projets de la Fédération Enfants-Soleil en Haïti.

Nouvelles :
Symphonie pour demain. Port-au-Prince : Fardin, 1981.
Albert Buron, ou, Profil d’une "élite." Tome 1. Port-au-Prince : Imprimeur II, 1988 ; Port-au-Prince : Deschamps, 1989.
Sonson Pipirit, ou profil d’un homme du peuple. Port-au-Prince : Deschamps, 1989.
Nouvelles interdites. Tomes 1 et 2. Port-au-Prince : Deschamps, 1989.
Le Sorcier qui n’aimait pas la neige. Montréal : CIDIHCA, 1995.
Albert Buron, ou, Profil d’une "élite." Tome 2. Port-au-Prince : Imprimeur II, 1999.
La chorale de sang. Port-au-Prince : Mémoire, 2001.
Chroniques d’un leader haïtien comme il faut (les meilleures d’Albert Buron). Montréal : Mémoire d’encrier, 2006.
Treize nouvelles vaudou. Préface d’Alain Mabanckou. Montréal : Mémoire d’encrier, 2007.

Textes parus dans des ouvrages collectifs :
« Le programmeur ». Nouvelles d’Haïti (Collectif). Paris : Magellan & Cie, 2007 : 99-126.
« Poudre d’eau ». Mon Roumain à moi. Port-au-Prince : Presses Nationales d’Haïti, 2007 : 41-49.
« Littérature-monde ou liberté d’être ». Pour une littérature-monde, sous la direction de Michel Le Bris et Jean Rouaud. Paris : Gallimard, 2007 : 315-320.
« L’essayage ». Une journée haïtienne, textes réunis par Thomas C. Spear. Montréal : Mémoire d’encrier / Paris : Présence africaine, 2007 : 151-156.

Théâtre :
Le jour où l’on vola ma femme, pièce jouée à Port-au-Prince en 2001.
Anastaste. Adaptation du roman, À l’angle des rues parallèles, jouée par le Petit Conservatoire dans une mise en scène de Daniel Marcelin en 2001 à Port-au-Prince.
Nuit publique. Jouée par le Petit Conservatoire dans une mise en scène de Daniel Marcelin à Port-au-Prince, janvier et février 2003.
Défilé, mis en scène par Ralf Civil, KTK, Haïti 2005.
La Reine des Masques, monologue, joué et mis en scène par Natacha Jeune Saintil : Haiti, France, Guinée, Burkina, 2006-2007.
Le Douzième Étage, monologue joué et mis en scène par Albert Moléon au Festival Quatre Chemins, Haïti, 2007.

Prix et distinctions littéraires :
2001 Chevalier de l’Ordre National du Mérite de la République Française, pour son oeuvre en langue française.
2003 Prix du Livre insulaire (fiction) à Ouessant, pour À l’angle des rues parallèles.
2004 Prix du Livre RFO, pour Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin.
2008 Prix littéraire des Caraïbes, pour Les cloches de la Brésilienne.

Biographie de Gary Victor. « Ile en Ile. » Par Yves Chemla

Gary Victor est né le 9 juillet 1958 à Port-au-Prince (Haïti). Agronome de formation, son métier lui permet de découvrir et de décrire la campagne haïtienne. De 1976 à 1983, Gary Victor publie des nouvelles dans le journal d’état, Le Nouveau Monde et, par la suite, dans le quotidien Le Nouvelliste, où il est chroniqueur de 1983 à 1990 où il publie plus d’une centaine d’articles sur la culture, la politique et la société. En 2000, Victor s’est lancé dans l’écriture pour la jeunesse avec sa série « Djamina » parue dans Le Petit Nouvelliste.
Victor a publié neuf recueils de nouvelles. Son style incisif met en scène différents aspects de la vie sociale haïtienne, justement évoquée par des personnages typiques (Albert Buron ou Profil d’un homme d’une élite, 1988, ou bien Sonson Pipirit ou Profil d’un homme du peuple, 1989), personnages qui deviennent des types de la réalité haïtienne.

Gary Victor est l’auteur de romans d’un style puissant marqué par le souci de la description précise et évocatrice qui engage l’écriture haïtienne dans de nouvelles perspectives, renouvelant notamment le genre de la lodyans. Il met en scène des personnages qui par leur dérision et leur distance ironique portent un regard désabusé sur l’état de la société haïtienne et en particulier sur ses conflits les plus désespérants. Dans Clair de Manbo (1990), À l’Angle des rues parallèles (2000), Le Diable dans un thé à la citronelle (1998) ainsi que dans cette extraordinaire traversée des siècles, des mythes et des sociétés que trace La Piste des Sortillèges (1996, repris dans une édition française, avec un glossaire complet, chez Vents d’Ailleurs en 2002), Gary Victor explore de façon méticuleuse l’articulation entre la folie personnelle et les délires collectifs sociaux, sur fond de démission et d’irresponsabilité programmée. Certes, on a pu qualifier ses romans d’exploration de la décomposition, de la violence criminelle infectée par la gangrène et la corruption généralisée. Mais il dément aussi cette qualification : La Piste des Sortilèges témoigne ainsi d’une quête initiatique marquée par l’amitié d’un homme pour un autre qu’il considère comme un Juste parmi les hommes. Comme si au sein de la décomposition toujours en progrès, il demeurait quand même une infime lueur, une infime chance pour sortir de l’enfermement. Mais c’est aussi en vue de découvrir et de mettre en pleine lumière des continents intérieurs parfois inquiétants. C’est du plus profond de l’imaginaire des Haïtiens que les livres de Gary Victor interrogent cette société violente et qui ne parvient pas à se sortir d’une inquiétude venue de très loin.

Victor a travaillé comme fonctionnaire entre autres au Ministère de la Planification ; directeur général du journal L’Union en 1990 ; technicien au Conseil Électoral Provisoire en 1987, 1990 et 1995, et Directeur Général au Ministère de la Culture de mars 1991 à septembre 1991. Il a été aussi Secrétaire Général du Sénat de la République d’Haïti de 1996 à 2000.

Il a écrit également pour la radio (e.g., Radio-Métropole), la télévision, le cinéma et le théâtre. De la série télévisée « Piwouli », produite sur Télé-Max (1999-2000), Victor a tiré une pièce, Piwouli et le Zenglendo qui a été adaptée par le Petit Conservatoire de Daniel Marcelin à Port-au-Prince en 2001 et dont un film du même titre a été réalisé par Arnold Anthonin en 2002. D’autres pièces de Victor ont également été montées par Daniel Marcelin et jouées à Port-au-Prince : Anastaste en 2001 et Nuit publique en 2003.

Gary Victor est l’un des écrivains les plus lus à Port-au-Prince. Le site Île en île propose des extraits de La piste des sortilèges et du Cercle des époux fidèles lus par l’auteur.