Si vous allez à Pétionville, à quelques kilomètres sur les hauteurs de Port-au-Prince, vous vous retrouverez dans une agglomération très peuplée anciennement ville riche, satellite de la capitale.
Depuis le séisme de 2010 et la destruction presque totale de la ville basse de Port au Prince, les populations ont émigré vers les hauteurs. Les riches dans de belles résidences entourées de parcs et de hauts murs avec des gardes armés et de grosses 4X4 de marques de luxe, les pauvres dans les bidonvilles qui s’accrochent aux montagnes et ont envahi tous les environs de la ville.
Il y a quelques années, les autorités ont eu une riche idée... pour les pauvres de la "favella" nommée "Jalousie".
Offrir des seaux de peinture pour repeindre la misère en multicolore !
Et voilà ce que cela donne.
Les touristes sont étonnés et prennent des photos, les autres ne le voient plus. Parce que les riches ignorent totalement les bidonvilles, et que les pauvres, qu’ils habitent ou non dans la Cité de jalousie, ont d’autre chose à faire...
Culture : (?)
Jalousie. photo Enfants-Soleil.
Un peintre haïtien très connu, nommé Préfète Dufaut, a peint des bidonvilles en couleur, comme des miniatures, avec des milliers de petites maisons qui s’enchevêtrent, au flanc des montagnes... Est-ce le peintre qui a inspiré ces initiateurs ? Sans doute.
Ces constructions sont insalubres et très dangereuses : s’il y a un nouveau tremblement de terre, tout risque de redescendre dans les ravines et de faire de nouveau des milliers de morts. Mais les plus démunis n’ont pas d’autres lieux où aller. Pour renter chez eux, les habitants doivent faire des kilomètres à pied dans des sentiers à pic. Durant les pluie, l’eau dévale jusqu’en bas en traversant souvent les maisons.
Jalousie. Photo Enfants Soleil.
On a beau repeindre la misère, elle est toujours là.
Un tableau connu de Préfète Dufaut.