Libéralisme - Capitalisme - Marché

(actualisé le ) par christian

Le capitalisme est un système social qui sépare ceux qui possèdent les outils de production et les capitaux et ceux qui échangent leur force de travail aux autres pour pouvoir vivre. La finalité du capitalisme est la recherche du profit individuel maximum par l’exploitation de cette force de travail, en encaissant la plus value entre ce que les produits coûtent et ce qu’ils valent sur le marché.

Le Libéralisme est une « philosophie » politique fondée sur la liberté et l’individualisme, et une doctrine économique qui est la représentation qu’a la classe dominante ( Bourgeoisie) du système social – le capitalisme – dont elle tire profit et pouvoir. Les traits principaux de cette vision sont : La propriété privée est légitime car c’est un droit naturel, le capital est fécond et la rémunération qu’il perçoit est justifiée. Il résulte de cette de cette idéologie, qui a peu à voir avec la science un projet normatif pour la société : la régulation de celle-ci est assurée par le marché qui n’a que faire d’une action et d’un droit collectifs, ni d’une régulation non marchande. D’où la formidable entreprise en cours depuis 20 ans de privatisations, de limitation des services publics, et de la protection sociale, de restrictions du droit du travail et d’appropriation de toutes les connaissances humaines. […] Capitalisme renvoie au système et libéralisme renvoie aux représentations de ce système et aux préconisations de la classe dominante. [ …] La mondialisation à l’oeuvre est capitaliste, ( transformation de tous les rapports de propriété jusqu’à accaparer tous les services non marchands et le vivant) et elle s’accomplit sous la conduite de politiques libérales. ( Attac. « Le développement a-t-il un avenir » Ed. Les Mille et une Nuits)

Le Marché  : Contrairement aux définitions des manuels d’économie, le marché n’est pas un lieu où se rencontrent spontanément des individus ayant l’intention de procéder entre eux à des échanges, car ceux-ci ne pourront avoir lieu que si la rencontre est encadrée par un ensemble d’institutions de règles et de conventions qui organisent et éventuellement sanctionnent le déroulement des échanges. Le marché est cet ensemble institutionnel lié à l’environnement social. Le marché est donc toujours régulé. C’est ainsi que l’organisation mondiale du commerce (OMC) , ne dérégule pas, comme on le dit fréquemment. Elle supprime les régulations existantes, pour aussitôt en imposer d’autres, plus favorables aux intérêts des puissants et entend les faire respecter au détriment de ceux qui sont en position de faiblesse.

Financiarisation. Le terme « financiarisation » désigne le rôle de plus en plus important que joue le capital financier dans les firmes multinationales.

Pour disposer de capitaux énormes, qui seuls peuvent leur permettre de devenir de plus en plus puissantes, d’augmenter leurs parts de marché, de dominer la concurrence sauvage, de faire la plus de profits possible, d’engraisser les actionnaires, les firmes multinationales font appel à des investisseurs par l’intermédiaire des marchés boursiers. Le marché financier mondial est un vaste casino, et la spéculation, grâce au développement de l’informatique, dispose 24 heures sur 24, d’informations précises et immédiates qui permettent de connaître la valeur financière d’une entreprise cotée en bourse, dans n’importe quel endroit du monde : (Wall Street, Paris, Londres, Franckfort, Tokyo …) et de se livrer à des spéculations, quelles que soient les conséquences humaines, par simples ordres passés en quelques secondes.

La logique financière est simple : si l’entreprise fait des bénéfices, elle en redistribue une partie sous forme de dividendes aux actionnaires, si elle n’en fait pas assez, elle ne peut en distribuer et les actionnaires s’en vont investir dans des entreprises plus lucratives ou exigent des restructurations destinées à améliorer les profits.. La firme, en réalisant des produits ou des services doit valoriser ce capital. Ce qui explique la dépendance importante de ces entreprises face aux capitaux. D’autant que les principaux actionnaires ( fonds de pensions, grandes banques, compagnies d’assurances…) sont très puissants financièrement. Ils peuvent donc agir sur les stratégies de ces firmes par des moyens de pression évidents.( Ils sont évidemment représentés dans les conseils d’administration)

Ce qui implique souvent des politiques qui ne tiennent aucun compte des obligations sociales qui devraient faire partie des préoccupations des entreprises. L’existence même des entreprises peut être en jeu : si le capital financier s’écroule, la valeur boursière de l’entreprise diminue, elle peut être l’objet d’OPA ( tentatives de rachat…Offre publique d’achat)ou perdre des parts de marché.

Réorganisations, fermetures de filiales, magasins ou usines, regroupements , délocalisations, exploitation des travailleurs, diminutions des coûts sociaux, licenciements, pollutions de la nature, contribution à l’épuisement des richesses de la planète, dégâts sur les conditions de vie des populations locales, ( d’autant qu’elles sont souvent pauvres et impuissantes à réagir, et que les gouvernement locaux sont parfois complices) dans l’unique but de rentabiliser les investissements. Ainsi, l’entreprise Nike, qui fabrique presque exclusivement ses produits à l’étranger, ne dépense-elle, en main d’œuvre, que 1% du prix de revient du produit en sous-traitant dans les pays où les travailleurs sont exploités par les entreprises locales. Que ce soit en Chine, à Haïti, en Indonésie ou en Thaïlande, l’exigence de rentabilité met à contribution les travailleurs ( et bien souvent d’abord les femmes et souvent les enfants) dans les conditions que l’on sait, pour satisfaire les actionnaires. Les conséquences sont encore plus dramatiques quelquefois. L’exigence de rentabilité du capital, écrit Attac ( Enquête au cœur des multinationales » , Mille et une Nuits) « indique quelles sont les maladies qui méritent d’être soignées et celles qui, en revanche, ne valent pas la peine que l’industrie pharmaceutique s’y intéresse. Ainsi, sur 1223 molécules mises sur le marché entre 1975 et 1997, seules 13 sont spécifiquement tournées vers les maladies tropicales, et parmi celles-là, 5 sont le produit de la recherche vétérinaire. Il n’est en effet pas « rentable » de consacrer des fonds à développer des recherches sur des maladies certes très répandues, mais ne concernant que des populations sans pouvoir d’achat conséquent.

Plus grave : quand les médicaments existent, mais ne visent que des pays démunis, la boussole de la rentabilité du capital conduit à arrêter leur fabrication. Par exemple, pour la maladie du sommeil, qui tue 150000 personnes chaque année, il existe un médicament mis au poins en 1985 par la firme américaine Merell Dow. Héritant de la molécule lors du rachat de la firme , Marion Roussel en a abandonné la fabrication. De même pour le médicament contre les méningites bactériennes, très présentes dans le Sud, , Marion Roussel a décidé de ne plus le fabriquer, insuffisance de rentabilité oblige. »

Ces molécules étant protégées par des brevets, nul pays pauvre ne peut les fabriquer sans s’exposer à des procès qui mènent à des sanctions hors de proportion avec leurs moyens : pot de fer contre pot de terre. Le système actuel met au même niveau le profit des actionnaires et la vie des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes dont les souffrances devraient révolter la planète. Le profit devient une valeur, la justice, l’humanité n’en sont plus.